Le chat Sibérien Neva Masquerade

​​

• Le Sibérien est un chat sauvage (felis silvestris) originaire de Russie, provenant des monts Oural, des monts du Caucase et du plateau de Sibérie centrale, qui se serait transformé naturellement par croisement avec des chats domestiques russes et des chats orientaux à poil long. On voit d’ailleurs aujourd’hui encore, en Transcaucasie, un chat sauvage (félis silvestris caucasica) très semblable en apparence au Sibérien. C'est donc une race indigène avec des origines très anciennes, non modifiée  par l’homme, ce qui en fait des chats aux poils semi-longs en santé, robustes, étant habitués aux climats extrêmes, avec très peu de maladies génétiques associées. ​​

​

• Cette race naturelle peuple la Russie depuis des centaines, sinon des milliers d’années. Des documents historiques datant de l’année 1000 parlaient déjà des chats Sibériens et racontent qu'au Moyen Âge les chats sauvages des forêts enneigées et denses de la Taïga gardaient les monastères en Sibérie. Ce chat musclé à la fourrure luxuriante et moelleuse est appelé «Sibirskaja koschka», «chat sibérien» en russe. ​Le folklore russe dit qu’il pesait plus de 20 kg, qu’il était un protecteur de provisions contre les rats, les rongeurs et les autres animaux sauvages, et qu’il rapportait même du gibier à sa famille, dans les fermes de Russie. Encore aujourd’hui, les enfants l’appellent le chat magique parce qu’ils croient qu’il les protège.

​​

• Les chats à poil long étaient rares en Europe jusqu’au 19ème siècle et il n’est donc pas étonnant que les chats à poil long de Sibérie aient attiré l’attention des marchands et des voyageurs et aient été importés en Europe. ​Les chats Sibérien ont ainsi été décrits dès 1864 dans un numéro de «Brems Tierleben». Les chats à poil long de Sibérie faisaient également partie de la première exposition féline au monde, au Crystal Palace de Londres en 1871. Organisée par Harrison W. Weir (1824 – 1906), éleveur et fondateur du National Cat Club, le chat des forêts sibériennes est mentionné dans son livre «Our Cats and All About Them» paru en 1889. On peut y lire qu’«il diffère de l’Angora et du Persan à bien des égards. Il était plus grand dans le corps et avait des pattes plus courtes. La crinière ou collerette était très grande, longue et dense, et plutôt de texture laineuse, avec des poils grossiers parmi elle […] Les yeux étaient grands et proéminents, […], les oreilles grandes en comparaison, avec de petites touffes, pleines de longs poils laineux, les membres gros et courts, la queue étant très différente, car courte, très laineuse et épaisse couverte de poils de même longueur depuis la base jusqu’à la pointe.» En 1898, c’est John Jennings qui y fait référence dans son livre «Domestic and fancy cat». C’est en 1900 dans le livre «Concerning cats» d’Helen Winslow (1851-1938, éditrice, rédactrice, journaliste et auteur américaine) que l’on peut voir la première photo d’un Sibérien.

​​

• L’élevage du chat Sibérien, et donc du Neva Masquerade, est relativement récent. Pendant une partie du 20ème siècle, nous n’avons plus entendu parler de lui, le Régime Soviétique, coupant les occupants du reste du monde en interdisant la possession d'un animal de compagnie. Il n’a commencé à être reproduit en élevage que dans les années 1980 où il redevint populaire en Russie puisque les habitants furent libres d’en posséder, d’en faire l’élevage, d’organiser des associations félines et d’en faire la promotion. En 1985, des juges Français ont commencé à visiter des expositions russes, ce qui a suscité un intérêt pour le chat Sibérien.

​​

• Le chat Sibérien, alors appelé « chat des forêts de Sibérie » devint le chat national de Russie en 1988 par sa grande popularité à une exposition féline à Moscow. ​Le premier standard de la race établi en 1989 proposé par Olga Mironova, présidente du club canin Kotofei, est enregistrée en 1990 par Fédération Soviétique de Félinologie (SFF). Un étalon sibérien Brown tabby et blanc, nommé Roman, né en 1987, a servi de base à ce premier standard écrit. Il apparaît dans de nombreux pedigrees et avec Mars, un Sibérien Neva Masquerade dit «Newskaja Maskaradnaja» en russe, «color point» tigré bleu ganté de blanc, né en 1988, fondateur de la race également. 

 

• Les premiers Sibériens sont entrés en France début des années 1990. Un élevage expérimental est lancé en République Démocratique d'Allemagne, avec un premier couple de reproducteurs importé depuis la Russie fin des années 80. Après la première portée enregistrée en 1989, la race a commencé à faire de plus en plus d’amateurs en Europe de l’Ouest, à la faveur de la fin de la Guerre froide et de la chute du mur de Berlin, et on commence à en trouver en France, mais aussi de l’autre côté de l’Atlantique. Les premiers animaux de cette race ont ainsi été exportés de la Russie vers les États-Unis en 1990. Toutefois, le nombre de chats russes aux Etats-Unis est resté relativement bas, en raison des coûts d’importation élevés. 

​​

• En 1991, son nom de «chat des forêts sibériennes» a été changé en «chat Sibérien» pour mieux le distinguer du «chat des forêts norvégiennes». En 1992, la WCF (World Cat Federation) a été le premier registre international de chats à accepter le chat Sibérien, y compris les Sibériens Color Point, surnommés «Neva Masquerade». Le Sibérien a ensuite été officiellement reconnu en 1993, par la TICA (The International Cat Association), et en 1997 par la FIFe (Fédération Internationale Féline). La Cat Fancier’s Association (CFA) accepte le Sibérien à l’enregistrement en février 2000, puis l’autorise à participer aux championnats 6 ans plus tard. En 2005, il était accepté partout, dans toutes les associations au travers le monde. Le premier Sibérien colour point (Neva Masquerade) fut importé aux USA en 1997 et fut reconnu par la TICA cette même année. ​

 

• Le nom Neva Masquerade vient du fait qu’il a été découvert pour la première fois le long de la Riviève Neva, près de St-Petersbourg. Masquerade vient du masque sur son visage qui rappelle les bals masqués. Alors que certains scientifiques pensent à une mutation génétique, d’autres croient plutôt à des croisements entre des Sibériens et des chats orientaux comme le Thaïlandais, le Birman, l’Himalayen ou le Balinais.

​

• Certaines organisations le classent comme une race à part, d’autres comme une variété de sibériens. Selon l’organisation faîtière, seuls les Neva Masquerade doivent être accouplés entre eux, et le croisement avec des chats Sibériens d’autres couleurs n’est pas souhaitable. Pour le LOOF, n’y a absolument aucune restriction sur le mélange de Sibérien traditionnel et de Neva en reproduction. ​Il y a maintenant un certain nombre d’éleveurs de chats Sibériens LOOF en France et le nombre augmente chaque année à mesure que de plus en plus de gens se rencontrent et tombent amoureux de cette merveilleuse race sibérienne.​​ D’ailleurs, en 2022, c’est un Sibérien Neva Masquerade, Hardey Snejnaya Zima, qui a remporté le Concours Général Agricole !